La vie est faite d’expériences différentes et elle serait vite lassante si on restait toujours sur ses positions.
Etant d’une nature curieuse, j’ai voulu découvrir le Yoga Tibétain.
N’est pas Tibétain qui veut!!!!
Je me présentais à 20 heures et attendais avec impatience mon initiation.
Dans ce hall, les adeptes arrivaient chacun armés des grosses couvertures et habillés tel Jean-Louis Etienne traversant , à pied et avec ses chiens, le continent austral sur 6 300 km! Mais que se passait-il derrière cette porte….y trouvait-on des congères?… des stalactites?…. des ours polaires et pourquoi pas des morses!!!! Et dans un frisson qui ne me quittera pas je réalisais que je ne devais sûrement pas être assez chaudement vêtue. Alors que mon esprit divaguait vers ce mode de yoga inconnu, se présenta devant moi une British pure souche qui n’avait de tibétain que la couleur orange de sa chasuble. Une fois les présentations faites, je pénétrais dans cette salle où déjà quelques disciplines, emmitouflés, étaient allongées sur leur tapis de sol.
Après une distribution de polycopiés sur le nettoyage du nez en hiver et sur une recette de fondant au chocolat (!!!), notre hôtesse commença le cours.
Au bout d’un quart d’heures, à faire l’introspection de mes os, allongée sur un tapis de sol aussi fin que du papier de cigarette, je réalisais que j’étais en train de vivre mon pire cauchemar…. Grave erreur, je ne percevais en fait que la face émergée de l’iceberg et on sait tous que la partie immergée est bien plus conséquente!
Le pire n’étant jamais décevant, je n’allais vraiment pas être déçue!
Mon corps étant en contact avec un élément solide et froid (le sol!), la température de ce dernier chutait. Je priais une génération de Tibétains pour ne pas perdre un orteil dans cette ascension vers la sagesse (toute relative!). Mon malaise s’accentuant, j’entendais un vacarme pas possible et un froissement de chasuble orange parcourir la salle. Je tournais la tête et apercevais ma Tibétaine préférée se battre avec un transistor 1ere génération, en jurant comme un routier exaspéré par les bouchons. « MAIS QU’EST-CE QUE TU FOUS LA VIEILLE? » Aurait dû être la réaction primaire à ce que je voyais mais étant trop bien élevée je me taisais et restais sur mon tapis, pestant en silence car je n’allais pas tarder à ressembler à un Mister Freeze!
Une musique se fit entendre, donnant à toutes l’impulsion de se lever. Je suivis ce rite et notre bouddhiste nous fit faire quelques mouvements en nous mettant en garde contre les dangers de ces derniers…J’étais médusée de la complexité toute relative, une octogénaire percluse d’arthrose aurait pu participer!
Après une heure de cette initiation non concluante, je prenais congés de ce monde lointain en précisant à la Papesse du Zen que je recherchais du yoga Vinyasa.
J’en gardais tout de même un souvenir pendant une semaine: un bon rhume….
Et n’oubliez pas le dicton montagnard : » Il faut toujours se couvrir avant d’avoir froid ; manger avant d’avoir faim et faire demi-tour avant qu’il ne soit trop tard ! ».
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