Parce que l’on sait que ce sera peut-être la seule fois où l’on aura cette occasion, on sort du
hamac à 5 heures du matin et on part sur la plage de Awala-Yalimapo à la recherche du graal.
Le graal en question est une tortue, bien loin de celle qui courait dans l’herbe.
Celle qui nous intéresse sortira de l’eau pour aller pondre sur la plage.
On redoute les curieux intrusifs et non respectueux. Certains se prennent en selfie avec un dauphin mort! Le pire n’a jamais de limite pour la stupidité humaine.
Les acteurs de l’association Kwata ne pouvant pas être partout, à nous d’être responsable: ne pas les éclairer, pas de flash et rester à distance afin qu’elles ne se sentent pas menacées.
Nous avons eu la chance d’assister à la fin de ponte d’une Tortue Verte (100 à 300 kg).
Les curieux de la nuit étant partis se coucher, nous n’étions que 4 chanceux, à distance raisonnable pour ne pas la déranger pendant sa ponte… et un 5ème qui, nous le savions, était seulement là pour récupérer les oeufs une fois que nous serions partis.
Le pire danger de la tortue ne sont pas seulement les sacs plastiques en mer. Les centaines d’oeufs pondus n’écloront jamais car certains veulent simplement les manger parce qu’ils en ont l’habitude, leurs grands-parents en ont toujours mangé. Il y a également les braconniers de nids: la vente des œufs est une bonne solution pour gagner de l’argent. N’oublions pas les chiens laissés en liberté qui déterrent les oeufs pour les manger ou carrément attaquent la tortue, dans le même but!
Serait-ce utopique de croire que les mentalités changeront afin que les tortues marines protégées le soient réellement?
Arrêté du 14 octobre 2005 fixant la liste des tortues marines protégées sur le territoire national et les modalités de leur protection
Le présent arrêté s’applique aux espèces de tortues marines suivantes :
Tortue luth (Dermochelys coriacea) ;
Tortue caouanne (Caretta caretta) ;
Tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) ;
Tortue de Kemp (Lepidochelys kempii) ;
Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) ;
Tortue verte (Chelonia mydas)
I. – Sont interdits, sur tout le territoire national et en tout temps :
– la destruction, l’altération ou la dégradation du milieu particulier des tortues marines ;
– la destruction ou l’enlèvement des oeufs et des nids ;
– la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle des tortues marines.
II. – Sont interdits, sur tout le territoire national et en tout temps, la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l’achat, l’utilisation, commerciale ou non, des spécimens de tortues marines prélevés :
– dans le milieu naturel du territoire métropolitain de la France ou du département de la Guyane, après le 17 août 1991 ;
– dans le milieu naturel du département de la Guadeloupe, après le 19 novembre 1991 ;
– dans le milieu naturel du département de la Martinique, après le 26 mars 1993 ;
– dans le milieu naturel du reste du territoire national, après le 7 décembre 2000 ;
– dans le milieu naturel du territoire européen des autres Etats membres de l’Union européenne, après la date d’entrée en vigueur de la directive du 21 mai 1992 susvisée.