J’aurai voulu, moi aussi, vous envoyer une superbe carte retraçant avec clarté les ébats joyeux et impudiques de touristes en petites tenues.
Malheureusement je suis assignée à résidence dans le trou perdu qui m’a vu naître (si ma mère m’entendait!).
Je passe quelques jours dans cette jungle hostile à la zen attitude et oppressée par la folie de Noël.
Dans la rue, j’entends des enfants qui braillent et je vois des parents sur-énervés ayant une furieuse envie de jeter gamins et belle-mère dans le fleuve en espérant que le courant les emportera très loin! Je fuis!
Me voici donc revenue à la case départ, désormais pauvre (les cadeaux m’ont dépouillés) et emprisonnée,ce qui me donne l’occasion de vous parler de ma misérable vie à côté d’une cheminée qui crépite. Ne prenez pas cet air affligé, c’est surtout que je suis secrètement jalouse de ceux qui ont le courage de plaquer famille et bons sentiments pour s’envoler rôtir sous un soleil cicatrisant du froid d’un mois de Décembre hostile.
Dans un râle de pauvresse solitaire, je vous quitte en espérant que vous ne vous apitoierez pas trop sur mon sort, ou tout du moins, pas longtemps.
JOYEUX NOEL!