Hiver pluvieux, hiver heureux

Il paraît temps, en ce pluvieux mois de Février, où les fêtes païennes se sont évanouies, de remettre les pendules à l’heure et les véritables priorités à leur place. Nous ne nous perdrons pas en excuses qui seraient aussi ridicules qu’inefficaces en égard à l’ampleur de la faute.
Depuis plusieurs semaines, nous ne donnons plus aucune nouvelle, nous nous enfermons dans notre bulle complexe non sans penser toutefois à ceux que nous aimons et vers qui vont toujours nos regards vides du métro, de la sécu, de l’amphithéâtre, du bureau…
Serait-ce là la trajectoire normale d’une vie? Perdre l’essentiel pour ne s’attacher qu’à gagner le superflux. Peut-être. Aurions-nous perdu les qualités qui faisaient de nous des gens possédant la farouche et inextinguible volonté de ne pas entrer dans le cercle très ouvert des cons qui courent quotidiennement sans savoir pourquoi. Je ne sais!
Toujours est-il que, jour après jour, nous luttons désespérément contre le temps qui nous échappe et nous ronge. Mais voilà il faut gagner l’argent nécessaire à une subsistance.
Je décide toutefois de relever le niveau général et d’appréhender mon retour vers le monde de manière dynamique et avec un moral de vainqueur. Je m’adonne au yoga et sur ce tapis, je m’égare dans les méandres de mes chakras, entre le ying et le yang, enfin dans des âneries de ce genre qui me laisse parfois aussi froide qu’un testicule de tricératos du quaternaire fossilisé derrière une chapelle orthodoxe de Novossibirsk en Sibérie, je me suis laissée (une fois de plus!) dépouillée de quelques euros pour les paroles d’une papesse toute de blanc vêtue qui a tout de même le mérite de parfois me faire hurler de rire quand elle vocalise.
Bref je « yoginise » toutes les semaines dans le but de décharger les énergies négatives qui s’accumulent dans mon corps comme dans mon esprit toute la semaine durant.
Exister ne sera jamais et n’a jamais été synonyme de remplir. C’est sur ce substrat de cette réflexion dont la qualité du contenu n’aura sans doute pas échappée à votre esprit vif et à vos yeux aguerris que je décide de vous laisser.