Flashback du film de ma vie de quelques mois quand j’ai entendu ta voix, non parce que je t’ai oublié (tu es toujours restée en incrustation sur l’écran) mais parce que ce que j’ai vécu durant cette période a pris trop de place. J’ai peu envie d’expliquer, mais peut-être vais-je le faire, au hasard des mots, tout en restant obscur.
Je vois que tu t’es recyclée. Nul n’est indispensable, je n’en veux qu’à moi-même. Nombreuses ont été les fois où, hésitant, je t’ai téléphoné sans laisser arriver la tonalité, pour t’expliquer. Peut-être ne suis-je qu’un lâche après tout. Je te laisse le libre arbitre.
C’est l’histoire d’un mec, qui, un mauvais jour, dérape dans sa tête. Un dérapage incontrôlé, comme peu en connaissent. Rien de honteux, rien d’illicite, simplement le gouffre… … dû à un enchaînement de circonstances pas très heureuses, sur lequel un doute planera tout au long de cette lettre, parce que trop inconcevable pour quelqu’un d’extérieur. Et pourtant, je n’aurais pas voulu t’exclure. Bref. De là, déséquilibré, j’ai changé radicalement, une vraie métamorphose, que là non plus tu ne peux pas comprendre. Tu vois, même par lettre, je n’arrive pas à être franc. Je te donne quelques clés:un autre style de vie et une grande rencontre à marquer d’une pierre noire. Une machine aux rouages inexorables qui m’est passée dessus. Tu penses sûrement « Mais il est devenu fou… ». Ton raisonnement est correct
J’ai très envie de te revoir. Tu feras ce que tu veux de moi. Si tu n’as pas envie de me revoir, dis-moi le de la manière la plus simple possible. Je comprendrai si tu as trouvé une autre pointure.Sinon, prends-moi comme je suis, c’est-à-dire avec une lueur en moins dans les yeux. Tu arriveras peut-être à me rassurer, quand toutes ces saletés me barbouillent l’esprit et me collent le bourdon.
Ma lettre se termine ici, sur un soupir. J’espère seulement ne pas être devenu un étranger pour toi. C’est faux. Si tout doit se terminer avec cette lettre, je n’ai pas envie de te remercier pour l’amour que tu m’as donné, parce que je t’en ai donnée aussi. J’aurai pris à l’éternité une part du gâteau. Je ne l’ai pas volé.
Tendresse
Taggé avec: amour déséquilibre éternité Film flashback gouffre