Je l’ai fait!

Et tous les ans, ça recommence! A quoi ça sert de se retrouver entourés d’amis si ces derniers, toi compris, se retrouvent à envoyer des messages de bonne année à tout le monde… sans se préoccuper de ceux qui t’entourent. Serait-il trop banal de les bisouiller longuement en leur disant que leur présence est importante pour toi? A la place de cet élan de bienveillance, tu es rivé à cet objet froid qui ne fait qu’émettre des bips…. Ca gâche un peu les cotillons! Cela veut-il dire que l’on passe une soirée avec des gens alors que l’on aimerait être avec d’autres? Bien sûr que non ! Mais profitez de l’instant c’est aussi profitez des gens qui nous entourent à ce moment-là, le 31 Décembre à minuit!
Cette année, alors que la salle de bain ressemblait à un camp retranché, une drôle d’idée a germé dans mon esprit. Cette année, je serai libre!!!
Enfin prête, j’ai regardé cet étui rose imitation croco (chacun ses goûts!!!) et je lui ai dit « toi ce soir, tu restes là! ». Je l’ai éteins, et hop direction le placard!
En sortant, une drôle de sensation m’envahit, une impression d’oubli, l’espace d’un instant se sentir nue et démunie, vacillante, le souffle court! J’étais devenue le geôlier de ma propre prison. Mon Iphone avait su se rendre indispensable, pire je croyais le posséder mais j’étais devenue sa chose! Que nenni! Je ne cèderai pas, fière et décidée je partais armée de mon seul sac à main allégé de 132 grammes.
Arrivée à bon port, je remarquais des ados la tête dans leur écran ne faisant cas de leurs congénères dans la même position (grâce à eux l’osthéopathie devient un vrai métier d’avenir). Les adultes, pour leur part, l’avaient en bout de main. Une pensée fulgurante vint m’occuper. J’aurai dû le prendre on ne sait jamais! On ne sait jamais quoi????? Je m’auto-tirais les cheveux. Aïe! Une petite piqûre de rappel de mon serment avec mon moi-même.
Au passage d’une année à l’autre, j’eus un soulagement. Je n’étais pas prisonnière de ma laisse virtuelle! Ils pianotaient fiévreusement, je dansais heureuse! Et au moment précis où je vivais ce bonheur extatique, je me fis la promesse d’utiliser mon Iphone comme un vulgaire appareil qui me permet de communiquer seulement lorsque j’en ai envie et de ne plus être dans cette urgence épuisante. Un « Slow Life » à ma sauce!
Rentrée au petit matin, ce n’est qu’après un bon dodo réparateur, que je le rallumais et lisais les différents messages.
Je n’y répondis que dans la soirée puis l’éteignis avec un sourire vainqueur.
L’année prochaine, je recommence!